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Entrons dès à présent dans une autre dimension.
Tu me diras, lecteur, quel rapport entre cette séance d'éducation religieuse et la percée solaire au milieu d'un Black out interne évoqué plus haut, ici sur ces pages, dans la maison d'édition d'internet?
Si seulement je le savais... Hélas ce n'est pas le cas. J'ai une mémoire à courte échelle. S'il y en avait un, de rapport, j'entends, j'y reviendrai si vous y teniez, me creusant les Méninges, en serrant ce qui chez moi tient lieu de mou ou en labourant le rhizome, mais, est-ce bien nécessaire ?
Je sais qu'en certaines circonstances de mon existence, une sourde injonction me plongeait dans les ténèbres que perçait un faisceau lumineux. Une révélation ? Impossible, j'ai toujours été fervente adepte du « je n'en veux rien savoir ».
La mémoire et moi, nous nous nargons l'une l'autre.
J'ai remarqué que Mnemosine crâne!
Ma théorie: l'oubli est bien plus riche en connaissance que la commémoration, le savoir et la connaissance ne sont-ils pas à distinguer l'un de l'autre? En effet, l'oubli a à voir avec le pardon que l'on finit par donner à celui-la même qui ne l'a jamais demandé… au tyran.
Par paresse, par épuisement, par ce que bloqué dans la fixité d'une rancœur rabachée, piétinant les confins non pas de la gentillesse mais de la plus parfaite idiotie pour parer aux coups bas, ce n'est pas une vie! Pourtant il y a bien un bienfait d'étourderie. Ce mal a du bon. L'étourdi ne retenant rien, il se déleste et s'allège. Je vous entends d'ici et vous dites, mais comment peut-on justifier l'étourderie ? J'y viens. L'étourdi n'est pas d'ici, c'est un étranger qui vit dans la lune, léger et gracieux il survole et c'est chouette. Mettons le en regard avec son pendant doué d'hypermnésie, j'ai nommé le grand clerc. Ce dernier ne manquera certainement pas de dire, si je ne retenais rien de ce que je sais, comment le partagerai-je avec d'autres ? D'abord, il est payé pour ça, c'est son métier. C'est ainsi qu'il justifie ces émoluments. En retenant. D'autre part, je rappelle qu'un certain maître ignorant, Joseph Jacotot fit don aux pédagogues d'une leçon majeure!
(Doux Jésus, moi aussi, qu'est-ce que j'aime me prendre pour quelqu'un d'important et donner ma leçon inaugurale, dominer, ça soulage!).
Mais je sais aussi qu'il faut plier. Petite j'appris par cœur une fable de La Fontaine: le chêne et le roseau. J'avais appris aussi… attendez, que ça me revienne…Une Grenouille vit un bœuf qui lui sembla de belle taille elle qui n'était pas grosse en tout comme un œuf, envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille pour égaler l'animal en grosseur, disant : regardez bien, ma sœur , est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ? Nenni. M'y voici donc ? Point du tout. M'y voilà ? Vous n'en approchez point. La chétive Pécore s'enfla si bien qu'elle … mais fable que cette histoire… De toute façon on est pas des grenouilles!
Alors que mon roseau lui, musical, ploie gracieusement pendant que le fameux monolithe, Dieu le père, reste inflexible pour sauver la face. C'est parfaitement son droit, le pauvre... il justifie le salaire de sa gloire éternelle!
Mais nous, ses ouailles éphémères, nous avons la chance de disparaitre les uns derrière les autres, par pans successifs de générations entières. Alors pourquoi zélés, rivaliserions-nous avec ce pauvre vieux qui n'en finira vraisemblablement jamais?
C'est vrai quoi, nous, au moins, nous avons le choix: plier ou céder. Personnellement, je cèderai au décès seulement. Autrement dit, je décéderai. Mais auparavant j'aurais pris soin de plier afin de tomber de moins haut le moment venu! C'est géométrique. La chute, je crois l'avoir déjà dit, est une affaire qui me hante. Croyez-vous que j'aurais été géniale en panoplie de physicienne-géomètre? Au lieu de quoi, je fus à la place, génitale, droguée et passablement tronquée.
C'est moins ambitieux mais on ne peut pas tout faire à la fois!
Marie-Claude, un peu de H dans l'aile et la voilà transfigurée en Marie-Chaude, ou presque... et de la chaleur, Dieu sait qu'il en faut pour ployer! Sinon on ne dirait pas, je penche donc je suis, pas vrai?
Non je ne suis pas perverse. Je suis, en revanche, un poil pervertie, pas vous?
C'est bien dommage, en ce cas, arrêtez immédiatement cette lecture. C'est un ordre! Qui commande ici ? Je ne vous autorise pas à poursuivre ce texte. Et ne prenez pas la parole à ma place d'accord! Permettez, j'ai quand même étudié la question. D'abord je n'aime pas les personnes qui n'assument pas leurs ténèbres. Ils nient la mère et dédaigne le giron dans lequel ils se sont vu venir.
L'universel pays natal!
Ah ah… vous ne vous y attendiez pas à celle là! Moi non plus ! Concrètement, je me surprends, mais, de fils en aiguilles il faut se surprendre. C'est très important. Des fois je suis allongée sur mon lit et je me crie POUM, rien que pour la surprise que cela me procure; essayez, vous verrez.
Mais revenons à nos mamas. Je disais, même quand la mère est entièrement blâmable, abandonnique, abominable, il faut s'épargner toute forme de ressentiment: il ronge tout, à commencer par celui qui l'alimente. Il arrive même que celui ou celle vers qui est dirigé ce ressentiment, s'en nourrisse. Mauvais plan. Il faut ruser. Renarder. Faire d'une rombière acariâtre une légendaire provende. Voilà en quoi consiste le travail de l'artiste avec son œuvre laborieuse.
On a dit tuer le père? Baliverne!
Y en réellement qui n'y comprennent rien, les pauvres...
Leurs démonstrations ne tiennent pas, à long terme, la route!
Il faut tout faire pour aimer devenir, à soi même, sa propre mère.
C'est tellement logique, que nul encore n'y a pensé... (alors, si je peux donner un peteit coup de main à l'humanité, c'est de bon cœur que je le fais!) Mais pardonnez ma digression "Parents Thèse".
Où en étais-je? Je ne sais plus enfin vous reconnaitrez que ce genre de digression s'imposait! J'y reviendrai, peut-être, si je n'ai pas la chance d'oublier.
Donc, cette noirceur menaçante dans laquelle parfois je plongeais, tant qu'elle ne me tuait pas, musclait ma rétine. Il faut s'armer de patience pour faire d'un peu de boue beaucoup d'or. Mais voilà bien que je spécule… en fait, je devenais, une nyctalope anachorète (ouvrez vos dictionnaires, ça vaut le déplacement).
Jusqu'ici voyez-vous, mon besoin de consolation, je l'avais célébré dans la joie fugace que procurent les expédients, pour la simple et bonne raison que j'étais pressée.
Désormais, il allait falloir que cela change.
Je ralentissais tant et si bien, que ce ne fut pas sans retentissement sur ma nature profonde. Et là, patatras, la maladie déboula. Et la maladie, c'est bien connu, fait le monstre.
Ou bien est-ce le monstre qui fait la maladie ?
Eh, eh… grand débat! Une colle pour l'humanité toute entière. Vous avez quatre heures. Si vos copies sont satisfaisantes, je continue, sinon bas les pattes, en tout cas je dégage hors vos yeux, car c'est bien en passant par eux que je me présente à vous, n'est-ce pas?
Et macache peanuts, vous irez vous faire cuire un œuf sans recevoir l'enseignement de votre plus dévouée Maîtresse ignorante.
Mais n'anticipons pas.
Je sors.