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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 12:08

 


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Entrons dès à présent dans une autre dimension.

Tu me diras, lecteur, quel rapport entre cette séance d'éducation religieuse et la percée solaire au milieu d'un Black out interne évoqué plus haut, ici sur ces pages, dans  la maison d'édition d'internet?
Si seulement je le savais... Hélas ce n'est pas le cas. J'ai une mémoire à courte échelle. S'il y en avait un, de rapport, j'entends, j'y reviendrai si vous y teniez,  me creusant les Méninges, en serrant ce qui chez moi tient lieu de  mou ou en labourant le rhizome, mais, est-ce bien nécessaire ?
Je sais qu'en certaines circonstances de mon existence, une sourde injonction me plongeait dans les ténèbres que perçait un faisceau lumineux. Une révélation ? Impossible, j'ai toujours été  fervente adepte du « je n'en veux rien savoir ».

La mémoire et moi, nous nous nargons l'une l'autre.

J'ai remarqué que Mnemosine crâne!

Ma théorie:  l'oubli est bien plus riche en connaissance que la commémoration, le savoir et la connaissance ne sont-ils pas à distinguer l'un de l'autre? En effet, l'oubli a à voir avec le pardon que l'on finit par donner à celui-la même qui ne l'a  jamais demandé… au tyran.

Par paresse, par épuisement, par ce que bloqué dans la fixité d'une rancœur rabachée, piétinant les confins non pas de la gentillesse mais de la plus parfaite idiotie pour parer aux coups bas, ce n'est pas une vie!  Pourtant il y a bien un bienfait d'étourderie. Ce mal a du bon. L'étourdi ne retenant rien, il se déleste et s'allège.  Je vous entends d'ici et vous dites, mais comment peut-on justifier l'étourderie ? J'y viens. L'étourdi n'est pas d'ici, c'est un étranger qui vit dans la lune, léger et gracieux il survole et c'est chouette. Mettons le en regard avec son pendant doué d'hypermnésie, j'ai nommé le grand clerc. Ce dernier ne manquera certainement pas de dire, si je ne retenais rien de ce que je sais, comment le partagerai-je avec d'autres ? D'abord, il est payé pour ça, c'est son métier. C'est ainsi qu'il  justifie ces émoluments. En retenant. D'autre part, je rappelle qu'un certain maître ignorant, Joseph Jacotot fit don aux pédagogues d'une leçon majeure!

(Doux Jésus, moi aussi, qu'est-ce que j'aime me prendre pour quelqu'un d'important et donner ma leçon inaugurale, dominer, ça soulage!).

Mais je sais aussi qu'il faut plier. Petite j'appris par cœur une fable de La Fontaine: le chêne et le roseau. J'avais appris aussi… attendez, que ça me revienne…Une Grenouille vit un bœuf qui lui sembla de belle taille elle qui n'était pas grosse en tout comme un œuf, envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille pour égaler l'animal en grosseur, disant : regardez bien, ma sœur , est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ? Nenni. M'y voici donc ? Point du tout. M'y voilà ? Vous n'en approchez point. La chétive Pécore s'enfla si bien qu'elle … mais fable que cette histoire… De toute façon on est pas des grenouilles!

Alors que mon roseau lui, musical, ploie gracieusement pendant que le  fameux monolithe, Dieu le père, reste inflexible pour sauver la face. C'est parfaitement son droit, le pauvre... il justifie le salaire de sa gloire éternelle!

Mais nous, ses ouailles éphémères, nous avons la chance de disparaitre les uns derrière les autres, par pans successifs de générations entières. Alors pourquoi zélés, rivaliserions-nous avec ce pauvre vieux qui n'en finira vraisemblablement  jamais?

C'est vrai quoi, nous, au moins, nous avons le choix: plier ou céder. Personnellement, je cèderai au décès seulement. Autrement dit, je décéderai. Mais auparavant j'aurais pris soin de plier afin de tomber de moins haut le moment venu! C'est géométrique. La chute, je crois l'avoir déjà dit, est une affaire qui me hante. Croyez-vous que j'aurais été géniale en panoplie de physicienne-géomètre? Au lieu de quoi, je fus à la place, génitale, droguée et passablement tronquée.

C'est moins ambitieux mais on ne peut pas tout faire à la fois!
Marie-Claude, un peu de H dans l'aile et la voilà transfigurée en Marie-Chaude, ou presque... et de la chaleur, Dieu sait qu'il en faut pour ployer! Sinon on ne dirait pas, je penche donc je suis, pas vrai?
Non je ne suis pas perverse. Je suis, en revanche, un poil pervertie, pas vous?

C'est bien dommage, en ce cas, arrêtez immédiatement cette lecture. C'est un ordre! Qui commande ici ? Je ne vous autorise pas à poursuivre ce texte. Et ne prenez pas la parole à ma place d'accord! Permettez, j'ai quand même étudié la question. D'abord je n'aime pas les personnes qui n'assument pas leurs ténèbres. Ils nient la mère et dédaigne le giron dans lequel ils se sont vu venir.

L'universel pays natal!

Ah ah… vous ne vous y attendiez pas à celle là! Moi non plus ! Concrètement, je me surprends, mais, de fils en aiguilles il faut se surprendre. C'est très important. Des fois je suis allongée sur mon lit et je me crie POUM,  rien que pour la surprise que cela me procure; essayez, vous verrez.

Mais revenons à nos mamas. Je disais, même quand la mère est entièrement blâmable, abandonnique, abominable, il faut s'épargner toute forme de ressentiment: il ronge tout, à commencer par celui qui l'alimente. Il arrive même que celui ou celle vers qui est dirigé ce ressentiment, s'en nourrisse. Mauvais plan. Il faut ruser. Renarder. Faire d'une rombière acariâtre une légendaire provende. Voilà en quoi consiste le travail de l'artiste avec son œuvre laborieuse.

On a dit tuer le père? Baliverne!

Y en réellement qui n'y comprennent rien, les pauvres...

Leurs démonstrations ne tiennent pas, à long terme, la route!

Il faut tout faire pour aimer devenir, à soi même, sa propre mère.

C'est tellement logique, que nul encore n'y a pensé... (alors, si je peux donner un peteit coup de main à l'humanité, c'est de bon cœur que  je le fais!) Mais pardonnez ma digression "Parents Thèse".
Où en étais-je? Je ne sais plus enfin vous reconnaitrez que ce genre de digression s'imposait! J'y reviendrai, peut-être, si je n'ai pas la chance d'oublier.
Donc, cette noirceur menaçante dans laquelle parfois je plongeais, tant qu'elle ne me tuait pas, musclait ma rétine. Il faut s'armer de patience pour faire d'un peu de boue beaucoup d'or. Mais voilà bien que je spécule… en fait, je devenais, une nyctalope anachorète (ouvrez vos dictionnaires, ça vaut le déplacement).

Jusqu'ici voyez-vous, mon besoin de consolation, je l'avais célébré dans la joie fugace que procurent les expédients, pour la simple et bonne raison que j'étais pressée.

Désormais, il allait falloir que cela change.

Je ralentissais tant et si bien, que ce ne fut pas sans retentissement sur ma nature profonde. Et là, patatras, la maladie déboula. Et la maladie, c'est bien connu, fait le monstre.

Ou bien est-ce le monstre  qui fait la maladie ?

Eh, eh… grand débat! Une colle pour l'humanité toute entière. Vous avez quatre heures. Si vos copies sont satisfaisantes, je continue, sinon bas les pattes, en tout cas je dégage hors vos yeux, car c'est bien en passant par eux que je me présente à vous, n'est-ce pas?

Et macache peanuts, vous irez vous faire cuire un œuf sans recevoir l'enseignement de votre plus dévouée Maîtresse ignorante.

Mais n'anticipons pas.

Je sors.

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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 10:24

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C'était une nuit fatidique.
Lentement, j'avais baissé bras et paupières.
J'étais vaincue.
Il m'est alors réapparue.
Black out interne ou l'anxiogène noirceur d'un vide sidéral au beau milieu duquel perçait, telle la dilatation d'un millimétrique point Cardinal qui enfle, un espace concentrique étincelant.
Était-ce un trou?
Une perforation dans le tissu du réel?
Un court jus cérébral?
Un judas à travers l'écran des réalités réversibles?
Ou bien l'incommode mobilier d'une psyché obscurcie, lequel meublant le temps perdu/retrouvé, se serait à grand frais doté d'une oreille interne vers l'autre côté du miroir?
Mystère!
Le fait est que ce central lumineux, jusqu'ici obturé, gagnait en surface, aveuglant et envahissant l'écran noir de ma nuit blanche (comme dit l'autre).
Il fallait le faire cesser. Le risque encouru était trop vertigineux. Et plus que tout, même allongée, je craignais la sensation de chute.
Et si, dans cette mélasse qu'est chose mentale, tu revenais?
Toi, doublure… la vexation était faite, j'avais cru pouvoir t'oublier.
Réductible, tassée, les mains tordues, en un mot pitoyable, pourtant tu t'imposais encore, tout puissant, avec ce constat historique: Vilaine, l'extase après laquelle jadis tu courrais,  à la cadence des transports lubriques, ou dans l'état létal, en liquide à seringues pourvoyeuses en béatitude, ne sont rien, comparés au ravissement que je te propose, petite mendigote céleste d'intensités, tu en redemanderas, bras tendus, implorant le renouveau du râle, souffrante pathétique dans l'éternel "Encore!".
Avide d'expiations toujours recommencées, pourquoi, comment n'as-tu jamais songé à te soustraire définitivement à la somme des additionnés, pour me rejoindre dans la grâce?
Et, comme je suis juste, à ta grande culpabilité, je me laisserai désirer.
Ton corps entier bientôt ne sera plus qu'attente.
Inflexible, je te materai, mécréante carogne!

Tentateur va!  Tu fais du charme? lui réponds-je…
Mais voilà, tu es tout ce que je redoutais à l'intérieur de ce trou grandissant, oui tu es le tribunal de mon angoisse: un lieu chargé, tout au plus.

Le fils, pareil au père rédempteur, tout entier.
Tu me guettes depuis l'âge de huit ans. Je me souviens. Petite sauvageonne, à part les sillons de salades,  des oncles bouseux et taciturnes et une odieuse école de primaires, je ne voyais personne et ne connaissais rien.
Un jour, ma mère, persécutée par les exigences familiales, a conçu pour moi un dessein métaphysique (sa propre mère ne tirait elle pas les cartes du tarot?).
Elle allait bientôt m'entraîner, par dessus sa Mobylette bleue, chez la dame du catéchisme. Aussi rétive qu'indomptée, je m'y rendais, à reculons, comme un pauvre diable.
J'avais déjà remarqué, gauche dans les jupons musclés et musqués de ma grand-mère, grande figure chrétienne s'il en est, qu'abnégation, science, conscience, et force compassion trônaient majestueusement de cave en grenier, à tous les étages! Du lourd!

J'avais noté aussi, que je n'aimais pas les airs gentils, dociles que se donnent les dévots.
De plus l'humanité corvéable, déjà, et toujours, merci bien, m'exaspère.
À huit ans, précoce, je me prédestinais à une toute autre question économique et cruciale: comment vivre sans travailler quand on est pas rentière.
Là, dedans le salon pavillonnaire de la dame du cathéche, j'étais, raide comme justice, assise aux côtés de congénères, sujette à d'atroces crispations et soubresauts  à la vue de ces petits chrétiens, tous avaleurs de pains au chocolat, compensation que je leur jalousais tant j'étais déjà mauvaise. C'est ici que pour la seconde et dernière fois je perdis ma candeur. En effet, la première fois que je pris le deuil de la pauvre innocence enfantine, ce fut en me trompant, je confondais les mots Chrétiens et  Crétins, bien à mon insu, je vous assure!  Avouez qu'ils ne sont pas si éloignés l'un de l'autre. C'est alors que  Mémé la valeureuse, auréolée de sainteté et des meilleures intentions du monde pour chacun des "siens", m'allongea une mémorable rouste: VLAN, tiens, ça t'apprendra, prends ça mon enfant, c'est pour ton salut éternel.
Ce menu châtiment corporel provoqua, peut-être, qui sait, une forme de renoncement à toute vocation de thaumaturge. Mais Mère-grand, dotée d'un très grand sens théâtral, ne passait pas par quatre chemins pour vous conduire à Rome. Chaque fois que ses fils lui avaient annoncé qu'ils avaient, en gros,  engrossé une bergère, constante elle répliquait : si tu as fait la faute, tu feras la pénitence!
Mais revenons au salon où je perdrais itou mon hymen spirituel.
Imaginez, en rangs d'oignons par-devers une table rustique "Mobilier de France", tout ce qui se faisait de plus "Cène" en ces temps de patriarche finissant; représentez vous douze petites têtes de jeunes paroissiens apeurés devant l'inconnu, aussi niais qu'ils n'étaient crédules et tout ouïs. En vérité, je vous le dis, la plupart d'entre nous ne songeait qu'à la pause pour engouffrer ces maudites chocolatines. C'est là, sur cette table rustique, l'œil fixé vers une baie vitrée que j'allais recevoir ma première hallucination. La lumière me chauffait la face, incendiant la masse de ma rouge chevelure, je brulais en écoutant la dame du catéche, et elle de parler, parler; courir après les mots pour expliquer l'inexplicable, disait-elle, pas de dieu non même pas, mais de son fils prophète (il y en avait donc un autre?); ma parole qu'il fait chaud pensais-je simultanément.

Soudain, j'eus un éblouissement, et je vis apparaître dans le jardin, au beau milieu du gazon anglais, surgissant de derrière un énorme cactus, (ou bien était ce une touffe de figues de barbarie?) le visage du Christ! Lui-même et en personne. Paupières closes, vaincu mais lumineux et je pissais dans ma culotte en tombant raide amoureuse du fils de Dieu. De toute ma vie, ce fut le seul évanouissement. La catéchèse en fut si impressionnée, qu'elle appela le médecin et refusa tout net de me recevoir les jeudis suivants. Privée d'enseignement religieux au prétexte que : Quand on a une enfant qui feint le diabéte, on la soigne Madame!

C'est ainsi que j'emportais avec moi le meilleur de l'imaginaire en laissant le pire.

Pas folle la guêpe!

 

 

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Voilà!

  • La Diva Vidal
  • PoHète et membre unique au ministère d'une sociète secrète autoproclamée de bas bleus (Terme de mépris de Gustave Flaubert pour désigner toute femme qui s'intéresse aux choses intellectuelles)
Usagère du mobilier du temps perdu/cherché
  • PoHète et membre unique au ministère d'une sociète secrète autoproclamée de bas bleus (Terme de mépris de Gustave Flaubert pour désigner toute femme qui s'intéresse aux choses intellectuelles) Usagère du mobilier du temps perdu/cherché

à propos des bas bleus

BAS-BLEUS

 

Gustave Flaubert y consacre une définition ironique dans son Dictionnaire des idées reçues Bas-bleu : Terme de mépris pour désigner toute femme qui s'intéresse aux choses intellectuelles. 

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